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Ramon Faura-Labat
1 janvier 2013

L’USINE À GAZ DU CENTRE NATIONAL DU CINÉMA

Gérard Depardieu a fait l'actualité de la fin d’année 2012 et les medias ont rivalisé d'esprit pour en faire le scandale du moment et dénoncer son exil fiscal. Pendant ce temps, personne ne parle de la situation financière réelle d'un cinéma français ultra subventionné.

 

Les films sont trop chers en France, qui détient le record du monde du coût moyen de production. Ce coût moyen ne baisse jamais alors qu'il y a toujours plus de films produits, que le marché dans les salles stagne, que la vidéo s'écroule et que les audiences du cinéma à la télévision sont en perpétuel déclin.


Les films français de 2012 se sont "plantés", perdant des millions d'euros : Les Seigneurs, Astérix, Pamela Rose, Le Marsupilami, Stars 80, Bowling, Populaire, La vérité si je mens 3, etc.

 
Pourquoi s'émouvoir ainsi du cas Depardieu ? Pourquoi ce déchaînement politique ? Sans doute pour cacher le vrai scandale d'ordre public concernant le coût de production des films français.

 

Jamais ni le Centre National du Cinéma (CNC) ni le ministère de la culture n’ont fourni les chiffres de la subvention directe dont jouit le cinéma français (chaînes publiques, avances sur recettes, aides régionales, etc.) et des subventions indirectes (l'obligation d'investissement des chaînes TV privées).

Fin 2012, un rapport de la Cour des comptes déplore la distribution de subventions à des films et des fictions TV vus par très peu de spectateurs.  


En France, sur les 10 plus gros budgets de films réalisés en 2012, d'une production qui en concerne 220, un seul a été réellement rentable (si on n’inclut pas les subventions faramineuses dans leurs recettes) ! Pourquoi ce flot d’échecs financiers ne dérange pas la profession ?

 

Ce sont tous des échecs économiques parce qu'ils coûtent beaucoup trop cher.

La responsabilité de cette situation est à chercher dans la surévaluation des cachets de nos acteurs nationaux, inconnus au-delà de nos frontières, qui sont les mieux payés du monde !

Mais pourquoi verse-t-on de tels cachets si les résultats ne se matérialisent pas en recettes économiques ?

En réalité, ils permettent d'obtenir le financement (obligatoire) des télévisions, qui se basent sur la notoriété des acteurs en France. Si les télévisions n’étaient pas dans l’obligation légale, issue de notre système public de financement, de financer ces films pas rentables, il y a bien longtemps qu’elles auraient réduit a néant les cases Cinéma.

 

DEPARDIEU-EN-BELGIQUE-GD

Les acteurs français s'enrichissent démusurément grace à l'argent public versé pour financer un système sensé protéger l'exception culturelle française. Le salaire de nos acteurs constitue la vraie exception « culturelle » aujourd'hui. Cela me semble bien plus scandaleux que l'exil fiscal de Depardieu.

 

Les dix acteurs et actrices français les mieux payés en 2011:

1. Dany Boon: au moins 7,5 millions d'euros

2. François Cluzet: 3,14 millions d'euros

3. Vincent Cassel: 2,51 millions d'euros

4. Benoit Poelvoorde: 2,375 millions d'euros

5. Omar Sy: 2,29 millions d'euros

6. Kad Merad: 1,820 million d'euros

7. Daniel Auteuil: 1,323 million d'euros

8. Franck Dubosc: au moins 1,2 million d'euros

9. Vincent Lindon: 1,021 million d'euros

10. Valérie Lemercier: 1,08 million d'euros

 

A l'heure où l’on veut que les patrons des grandes entreprises publiques limitent leurs salaires à 450 000 euros annuels (moins d'une vingtaine sont au-dessus), laissera-t-on les "hauts salaires" du cinéma gagner plus qu'ils ne valent, et ce grâce à des financements publics ?

 

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