Entre tots ho farem tot ! Ensemble nous réussirons !

Le mouvement de solidarité, transversal et unitaire, avec les catalans du sud est un bienfait pour notre territoire. Gangrenée par les guerres de clans et amputée de ses jambes, la Catalogne Nord a perdu le sens de son histoire depuis plus de 3 siècles. Aujourd’hui, il s’agit de retisser des liens solides entre le Conflent, le Vallespir, la Cerdagne, le Capcir et le Roussillon, mais aussi avec le reste de la Catalogne.

En 2017, il y a eu d'abord les mairies de Pésillà de la Ribera, Prats de Molló, Alenyà, El Soler et Sant Andreu. Malgré les pressions des états, des dizaines d’autres municipalités se sont aussi positionnées. Le Conseil Général et le Conseil Régional ont aussi voté des motions de soutien. En 2019, il y a eu les 41 sénateurs dont le sénateur catalan François Calvet, véritable cheville ouvrière d’un manifeste qui a mis l’état français devant ses contradictions.

J'ai vu des élus de droite, du centre et de gauche se positionner ensemble en faveur des droits et des libertés des catalans, de la démocratie en Europe, de la libération des prisonniers politiques et du retour des exilés. J'ai vu des manifestations, des concerts, des expositions et des débats organisés par des associations avec ces mêmes objectifs.

Tout cet engouement est salutaire et il faut faire en sorte de l’amplifier. Au début de ce mouvement transversal, certains m'ont interpellé pour me dire qu'il fallait l'unité, qu'il ne fallait pas tirer la couverture à soi. Il semblerait qu’en réalité leur rôle était de contrôler le mouvement de solidarité et de le cantonner, comme toujours, au « microcosme catalaniste ». A mon tour de mettre en garde les uns et les autres. Il ne s'agit pas de récupérer une cause à des fins électorales mais bien de lutter ensemble pour des valeurs qui dépassent les clivages politiques, les partis et les intérêts personnels. Les élus doivent soutenir les actions militantes et associatives, sans tenter d'en prendre le contrôle. Les associations doivent prendre conscience qu’il faut multiplier les actions pour réussir à faire aboutir nos objectifs communs. Tout le monde est légitime pour organiser des actions solidaires. Il ne s'agit pas de cliver mais de réunir tous les citoyens autour de valeurs démocratiques et républicaines.

Dans l’histoire récente de la Catalogne Nord, il y a eu des combats qui ont généré de grandes manifestations unitaires, laissant présager une unité « nationale ». Pourtant, la montagne a toujours accouché d'une souris. Il y a eu le mouvement pour le Pays Catalan (ou contre l’Occitanie de Delga?), l’opposition à la Septimanie de Georges Frêche et celle à la THT qui ont réuni à chaque fois une dizaine de milliers de citoyens dans les rues de Perpinyà. Un record ! Dans les années 70, c’était pour la région catalane qu’on manifestait. La récupération politique et la trahison des leaders a là aussi tué dans l’œuf les espoirs de la population.

Tirons les enseignements de notre histoire et ne renouvelons pas les erreurs du passé. Ne cherchons pas à désigner des représentants associatifs ou des élus du même clan qui contrôleraient le mouvement. Il n’est pas nécessaire de tout contrôler.

Faisons gagner enfin la Catalogne Nord !

Llibertat !