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Ramon Faura-Labat
14 novembre 2012

LÉGALISER LA PROSTITUTION EN FRANCE ?

prostitution

Savez-vous que Najat Vallaud-Belkacem, actuelle porte parole du gouvernement et ministre des droits des femmes a déclaré la guerre aux travailleurs du sexe ? En une phrase: elle souhaiterait abolir la prostitution. Pour elle, il s’agit d’un avilissement des femmes, une sorte d’esclavagisme où le corps est la valeur de l’individu. D’un autre côté, on retrouve le SRASS (le syndicat du travail sexuel) qui revendique la liberté des femmes d'user de leur corps comme elles le souhaitent.

 

La pénalisation du racolage puis celle des clients nous ont été livrées avec l’argumentation que ce serait pour la dignité de « la » femme et qu’on « ne peut pas laisser faire ça » alors même qu’aucun moyen sérieux n’est octroyé à la lutte contre le proxénétisme de contrainte ou à la traite.

 

Cette répression du/de la travailleurE du sexe qui racole, ou les clientEs, a généré une mobilité accrue, mise hors de portée des associations de terrain, éloignement des structures de soins, de dépistage, de prévention. Rendre les travailleurEs du sexe invisibles accroît leur exposition aux violences policières ou à celles de certainEs clientEs.

 

La pénalisation de la prostitution se fait au détriment des enjeux de santé publique.

 

Il est légitime, et même urgent, de lutter contre la traite des êtres humains en général, à visée sexuelle ou non. Et donc de lutter efficacement contre le proxénétisme. Mais on n'y parviendra pas en mélangeant tout.

 

Ne faisons pas comme s'il n’existait qu’une "prostitution" !

 

La prostitution peut s’exercer sous de multiples formes. On peut être dans la prostitution par choix contraint (par exemple pour des raisons économiques) puis choisir d’y rester.

 

Quoi de commun, entre une jeune Ghanéenne exploitée et une étudiante (ou un étudiant) proposant par l'intermédiaire d'Internet ses services d'escorte à de riches clients (ou clientes) en voyage d'affaires ?

 

Certains veulent remettre au goût du jour le tabou du « péché de chair » par la notion de « marchandisation du corps humain ».

 

Cette expression qui, en réalité, pourrait s'appliquer à d’autres activités non sexuelles comme celle d'homme-sandwich, de docker, de kinésithérapeute, de footballeur professionnel, et même à une institution comme le mariage, qui partage avec la prostitution le souci de substituer à des rapports purement passionnels ou sexuels l'idée de relations fondées sur un contrat.

 

A définition confuse, réponse incongrue.

 

C'est comme si, parce qu'on blanchit de l'argent sale dans certains casinos, on décidait d'abolir les casinos; ou comme si, parce qu'on emploie du personnel au noir et sans respecter le code du travail dans certains restaurants, on supprimait les restaurants.

 

Il y a une autre logique plus proche du bon sens, qui consiste à réformer l'institution - à la réglementer - de façon à en empêcher les dysfonctionnements.

 

Il faudrait réfléchir à une politique de réglementation efficace comme celle à laquelle se sont ralliés des pays comme l'Allemagne, les Pays-Bas, la Suisse, l'Australie et l'Espagne

Ce modèle de réglementarisme n’est certainement pas suffisant car il n’a pas délivré les femmes et les hommes de la traite. C’est malgré tout le moyen d’arrêter de criminaliser le travail sexuel, pour lutter réellement contre ceux qui exploitent ceux qui exercent ce travail.

 

Comme pour toutes luttes, c’est aux personnes concernées de définir les moyens, les outils et de forger les discours qui vont conduire à leur émancipation, c’est aux travailleurs et travailleuses sexuels de dire quel est leur conception de la dignité dans le travail qu’ils et elles exercent.

 

Légaliser la prostitution en France demanderait du courage politique.

Cette idée pourrait être une vraie bonne idée. Par ces temps de crise, il serait juste que les centaines de milliers d’euros de la prostitution restent dans notre Pays et créent des emplois au lieu d’aller enrichir nos voisins.

 

Rappelons que l’Espagne vient d'autoriser près de Perpignan, l'ouverture 24 heures sur 24, d'un établissement géant, un véritable « supermarché du sexe » où vont tous les bien-pensants de chez nous.

 

Il faut constater la réalité : Il existe des individus des deux sexes choisissant librement ce métier de préférence à d'autres et désirant l'exercer dans la légalité.

Parler à la place des autres c'est la dernière trouvaille « démocratique » des puritains hypocrites modernes. Demandez à ceux qui se prostituent ce qu’ils pensent de la légalisation de la prostitution !

 

J’ai bien lu le programme de François Hollande et je n’y ai pas trouvé un seul mot sur cette question.

 

J’espére que nous trouverons une solution intelligente à l’exercice du « plus vieux métier du monde ». Cela pourrait être une des solutions pour relancer l’économie de notre département qui en a bien besoin ?

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Ramon Faura-Labat
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