FAIRE C’EST CROIRE EN L’HOMME

« Tout homme qui dirige, qui fait quelque chose, a contre lui ceux qui voudraient faire la même chose, ceux qui font précisément le contraire et surtout la grande armée des gens, d'autant plus sévères, qui ne font rien. » (Jules Claretie)

J’ai souvent pu constater la véracité de cette citation en raison de mes activités plutôt diverses et de ma tendance à vouloir m’impliquer là où je n’y étais pas convié. D’ailleurs, j’avoue que je me suis découvert une seconde nature en me retrouvant opposé, bien malgré moi, aux cercles les plus fermés du département des P-O. Le degré de l’hostilité à mon action m’a permis d’évaluer son importance. Cela m’a été utile car j’ai ainsi compris l’utilité de faire du « catalanisme », de me présenter aux élections et d’écrire dans ce blog.

- Voici une anecdote liée à mon action « catalaniste » pour illustrer mon propos :

En 2007, je suis allé à l’Université pour rencontrer les associations qui organisaient la Journée contre le racisme car je souhaitais y tenir un stand avec mon association de culture catalane « Angelets de la Terra ».

Il s’est avéré que les associations organisatrices m’ont demandé d’organiser une fête pour leur faire découvrir la culture catalane car, confinés dans le Campus, en périphérie du centre ville, ils ne connaissaient rien de l’endroit, du pays où ils étudiaient. De plus, selon le président du Bureau des Etudiants, « la journée contre le racisme n’avait aucun sens étant donné qu’ils se retrouvaient entre associations africaines uniquement».

Passons sur les aspects du déroulement de cette première Setmana per la Llengua, bien qu’ils soient des plus intéressants compte tenu de l’échange avec des étudiants d’origines très diverses, et allons directement à cette opposition farouche que j’ai rencontrée alors.

Tout d’abord, quand j’ai contacté un groupe folklorique catalan dont je ne veux pas faire la publicité, pour participer à une déambulation catalano-africaine, il m’a été rétorqué qu’il n’était pas envisageable de mélanger percutions africaines et « gegants ». Cela n’était rien à côté des menaces sur Internet et des centaines d’affiches d’un groupuscule d’extrême droite collées dans tout le campus le dernier soir de la Setmana. On pouvait y lire ceci : « Angelets de la Terra, fora l’extrema esquerra ! » ou « El mestissage és la fi de Catalunya ! ».

Sur le coup, j’ai été choqué par ces messages et j’ai eu honte qu’ils soient écrits en catalan. Puis, très vite, j’ai analysé que si mon action dérangeait tellement les gens qui portent en eux ce contre quoi je lutte par-dessus tout, c’est que j’étais sur le bon chemin. Je venais de comprendre que mon action catalaniste était finalement la lutte contre le racisme ou toute forme de sectarisme, ou plutôt un acte POUR favoriser la rencontre entre les gens et les peuples au travers de la culture.

Ce soir là, je suis monté sur la scène du grand concert organisé pour clôturer la Setmana per la Llengua et j’ai conclu mon petit discours en disant « El mestissatge és el futur de Catalunya ! ».  

Pour aimer et croire en l'avenir de la Catalogne Nord (ou P-O.), il faut qu'elle soit ouverte, accueillante et que l'on puisse y trouver du travail. La Catalogne Sud a su intégrer ceux qui sont venus y travailler. Ces nouveaux Catalans défendent maintenant cette culture et cette langue qu’ils parlent.

- Voici l’une de mes réflexions politique liée à la citation de Jules Claretie :  

J’aimerais faire comprendre à certains hommes politiques (et même parfois certaines femmes politiques du genre « Miss Maggie » dont parle Renaud dans l’une de ses chansons) que ceux qui ne sont pas « avec eux » ne sont pas forcément contre. Certains essaient de proposer plutôt que d'être systématiquement contre. Malheureusement, j'ai pu constater que ceux qui "dirigent" (peu importe leur "camp") ont une vision plutôt manichéenne des choses: "Avec ou contre moi". Ils préfèrent le rapport de force (je te « tue » avant que tu ne me « tues »).  Pour reprendre une autre expression, je dirais qu'ils savent aussi "diviser pour mieux régner" même si cela est très dommageable pour le développement d'un territoire.

Il manque à la France et au département des P-O. l’union de toutes les forces pour sortir du chômage et des difficultés.

Mais chutttt !!! Des élections approchent encore et chacun retournera à ses postures de parti. Pendant ce temps des choses urgentes à faire attendront encore et nous continuerons à aller droit dans le mur.