PROPOSITIONS POUR FAIRE DE PERPIGNAN UNE VRAIE CAPITALE DE LA CULTURE CATALANE

La création du Col.lectiu Joan Pau Giné de musiciens de Catalogne Nord pour la langue catalane qui regroupe 60 groupes en seulement deux ans d’existence et sans soutien institutionnel m’a permis de faire deux constatations :

1/ La langue catalane est un outil de cohésion sociale car c’est autour de la création en catalan que se sont regroupés, pour la première fois dans notre département, environ 150 musiciens de tous styles musicaux et de toute origine ;

2/ Contrairement à la Catalogne Sud, à Perpignan il n’y a aucune structure valorisant les artistes locaux dans leur diversité et leur permettant de se professionnaliser. Ici plus qu’ailleurs l’adage « nul n’est prophète en son pays » est une dure réalité. Quand Comelade est une star à Barcelona, on ne connaît que les recettes de cuisine d’Eliane Comelade à Perpignan…

C’est avec mon expérience de militant associatif et culturel des deux côtés des Pyrénées que je fais quelques propositions concernant la politique culturelle de la ville de Perpignan au futur adjoint à la culture.

S’INSPIRER DE LA CULTURE POPULAIRE, CONVIVIALE ET FESTIVE, POUR RECRÉER DU LIEN ENTRE LES PERPIGNANAIS.

RÉUNIR LES AFFAIRES CULTURELLES DE LA VILLE ET LA CULTURE CATALANE TROP SOUVENT FOLKLORISÉE, POUR DONNER UNE NOUVELLE ORIENTATION À TOUS LES LIEUX CULTURELS FINANCÉS PAR LA VILLE.

La Casa Musicale…

- La Casa Musicale ne doit pas être uniquement un lieu d’ateliers pour les pratiques amateurs. Elle doit être ouverte et conviviale en mettant ses installations et son matériel à disposition de tous les artistes locaux (beaucoup d’artistes se plaignent de l’accueil qui leur est fait et du caractère sectaire de son fonctionnement).

- Intégrer la Casa Musicale dans le réseau des Cases de la Musica de Catalogne http://www.casadelamusica.cat/ qui sont des centres destinés à soutenir et à diffuser la création culturelle locale.

- Le festival Ida y Vuelta (choisir un nom en catalan ?) doit être un tremplin pour les groupes professionnels locaux (ce qui n’est pas le cas aujourd’hui).

- Remettre la scène du festival Ida y Vuelta sur la place Jean Moulin comme c’était le cas avant les émeutes de 2005 car l’enfermement dans les murs de l’Arsenal lui a fait perdre son caractère populaire et convivial.

- Faire de la Casa Musicale un Centre de Culture Populaire (catalane) avec des ateliers de castellers, correfoc, balls de bastons,…

- Promouvoir les échanges transfrontaliers d’artistes en développant un réseau avec d’autres organismes ou collectifs associés (pour cela il faut au moins une personne parlant le catalan parmi les professionnels de la Casa Musicale, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui).

- Lorsque l’on programme un groupe du Sud à Perpignan (au Médiator, au Théâtre de l’Archipel ou à la Casa Musicale), il faut faire en sorte qu’il y ait une réciprocité afin que les groupes de notre département puissent se produire de l’autre côté de la frontière.

- Organiser un concours annuel à la Casa Musicale pour les musiciens souhaitant se professionnaliser (pas uniquement de rumba ou hip hop). La Casa Musicale produira un CD du groupe vainqueur (enregistrement dans ses locaux, édition et diffusion), avec au minimum 3 chansons en catalan, et proposera une tournée en Catalogne Nord et Sud.

- Favoriser la création musicale en langue catalane (à la Casa Musicale et au Conservatoire section « musique actuelle ») pour intégrer les groupes locaux dans le marché musical des Pays Catalans ;

- Accueillir les « Premis Enderrock de la música catalana » comme Girona l’a fait en 2013 ;

- S’inspirer des Nuits Celtiques avec des groupes de tous les Pays Catalans pour créer un festival qui aurait lieu à Perpignan et à Paris afin de faire rayonner notre culture dans toute la France ;

- Créer un forum des musiques régionales (Occitanie, Bretagne, …) en collaboration avec Mercat de Música Viva de Vic et Fira del Mediterrani de Manresa;

Théâtre Municipal…

Le théâtre municipal doit trouver sa place malgré la création du Théâtre de l’Archipel. Il pourrait devenir un lieu de résidence et d’arts croisés avec une mise à disposition des deux salles de spectacles. La programmation devrait être laissé entre les mains des associations ou des collectifs de compagnies de théâtre et de musiciens, en leur donnant la possibilité d’autofinancer leurs projets. Bien entendu, il faudra un contrôle pour éviter les abus.

Centre Ville, Vernet, St Jacques, St Mathieu…

Comment animer les places et les rues qui ne sont pas strictement dans le circuit commerçant de l’extrême centre ? Comment faire participer les voisins et les commerçants ? Responsabiliser les Perpignanais qui deviendront des acteurs de la vie culturelle et plus de simples spectateurs.

- Proposer un matériel technique et des techniciens aux associations qui organisent ponctuellement des concerts et animations dans les rues (faciliter les autorisations et la sécurité).

- Fête des Voisins : grillades en extérieur où chaque voisin amènerait quelque chose à griller pour plus de convivialité.

- Impliquer les commerçants pour qu’ils décorent leur rue et organisent des festivités, tous ensemble pendant une semaine, en s’inspirant de la Festa Major de Gràcia (avec un concours de la plus belle rue).

- Faire les « barraques » des associations de Perpignan le long des berges de la Tet, en s’inspirant des barraques de la Festa Major de Girona. Cela consisterait à tirer au sort une vingtaine d’associations sportives, culturelles,… de Perpignan et de leur permettre de monter une « barraca » avec musique et bar-tapas qui leur permettrait de gagner de l’argent pour s’autofinancer.

- développer un réseau des salles et lieux de concerts de tout le département (mairies, bars, restaurants, associations,…) au travers d’un site internet.