FRANÇAIS MUSULMANS OU MUSULMANS DE FRANCE ?

Comme un symbole, cinquante ans jour pour jour après les accords d’Evian qui marquaient l’indépendance de l’Algérie, Mohamed Merah, djihadiste français d’origine algérienne, à tué le 19 mars 2012.

Mohamed Merah n’avait pas le profil d’un djihadiste, mais d’un jeune délinquant qui se trouvait, dix jours avant la tuerie, dans une boite de nuit.

Il faut travailler à ce que les causes objectives de ce drame soient considérées et comprises, ce qui ne signifie qu’en aucun cas il ne faut justifier ces crimes !

Comme hier l’idéologie nazie convenait aux « psychopathes paranoïaques antisémites », l’islam radical est aujourd’hui le déguisement le plus commode pour certains psychopathes en mal d’identité criminelle.

Au-delà de la symbolique, les injustices et les discriminations de la société françaises peuvent pousser un jeune homme en perdition, au meurtre.

Il existe une situation sociale très inquiétante. Le chômage de masse des jeunes de 15 à 25 ans est très élevé, avec parmi eux une majorité de jeunes d’origine musulmane, habitant les banlieues surpeuplées des villes.

Ces jeunes, fruits de la désintégration sociale, peuvent trouver refuge dans le salafisme.

C’est le phénomène nouveau des banlieues, qui n’existait pas il y a vingt cinq ans quand le chômage n’avait pas détruit le lien social.

La rencontre entre le salafisme et la misère sociale nous donne non pas un terrorisme organisé, mais un terrorisme subdivisé, décentralisé, latent.

Nous n’avions plus eu d’attentat djihadiste en France depuis 1995. Nos services de renseignement avaient démonté les organisations et, surtout, nos compatriotes musulmans avaient isolé les terroristes potentiels, ne leur accordant ni relais, ni soutien, ni compréhension.

Les musulmans de France ne voulaient pas que des assassins viennent compromettre tous les efforts qu’ils avaient faits pour devenir français a part entière, une composante de la république Française.

La crise sociale et l’augmentation du chômage a produit, sinon des terroristes, du moins une tolérance muette d’un salafisme d’une autre époque.

La désagrégation sociale est notre première menace, c’est un défi pour la France de François Hollande que de recréer du lien entre les citoyens de toutes origines. Et qu’il ne soit plus question des débats instrumentalisés comme celui sur le halal.

Il faut aider tous ces jeunes à faire des études, à trouver un emploi et à voter aux élections.Il faut répondre à la violence par l’engagement civique. Il faut impliquer tous ces jeunes dans la vie sociale et osons le dire, dans la vie politique.

Nous sommes condamnés à réussir ensemble.

Je n’ai pas voulu écrire sur les attentats de Toulouse à chaud, je crois qu’il ne faut pas instrumentaliser un crime de cette envergure. Mais il fallait que j’apporte mon analyse des causes de ce drame avec l’espoir qu’il ne se répètera jamais plus.