RÉINDUSTRIALISER LA FRANCE !

21 février 2012

Les technocrates et les politiques qui parlent de réindustrialiser le pays ne savent pas de quoi ils parlent.

Je travaille dans un secteur industriel où je vois les usines disparaître les unes après les autres sous le poids des charges. Exposées directement et sans protection à la concurrence au nom d'une globalisation aussi aveugle qu'inadaptée.

Il faut se rendre compte que quand une usine arrête son activité, elle le fait au milieu d'un tissu industriel qui va se désagréger lui aussi et finalement disparaître. Dans cette usine et dans ce tissu industriel qui l'accompagne, il y a une masse considérable de savoir-faire qui se perd. C'est le cas pour toutes nos usines qui ferment. C’est la transmission du savoir-faire qui n'est plus possible car les anciens ouvriers compétents devenus chômeurs entre-temps ont, depuis, disparu.
C’est donc très, très long pour créer un tissu industriel et redevenir productifs et compétitifs.

Soit dit en passant, mon expérience personnelle me permet de vous assurer que notre modèle social qui a toujours taxé la production plutôt que la consommation, va voir sa bêtise exposée au grand jour. Nous sommes les champions des supermarchés et hypermarchés qui vendent des produits industriels ou agricoles importés, qui créent moins d’emplois qu’ils n’en détruisent…

Le salaire net en Allemagne étant voisin du salaire net moyen en France, les difficultés des plus pauvres sont en grande partie dues aux prix des loyers beaucoup plus chers et de la nourriture 25% plus chère en moyenne qu'en Allemagne.

Monsieur le président Sarkozy n’aurait-il pas pu demander à ses amis de la grande distribution de se goinfrer un peu moins sur le dos des pauvres ?

Si on veut que le tissu industriel puisse un jour redémarrer, il faudra que des conditions favorables soient proposées, et que les français recommencent à considérer un investisseur, entrepreneur, industriel, comme un "bienfaiteur" et non un "profiteur", niveau auquel notre bêtise l'a relégué. Il s’agit d’attire les investisseurs en leur proposant un environnement qui leur donne envie de tenter l'aventure.

François Hollande l’a bien compris, c’est pourquoi il veut favoriser les petites entreprises productrices.